La blockchain est en passe de révolutionner la souveraineté, la finance, l’agriculture et la santé, selon les experts. Est-il possible que la blockchain ait un potentiel disruptif similaire à celui de l’Open Data ? Existe-t-il des domaines d’application de la blockchain dont nous n’avons pas encore connaissance ? La blockchain a-t-elle un fondement dans la transparence et la résilience du consensus distribué open source ?
La technologie de cryptage qui sous-tend le bitcoin, communément appelée « blockchain », fonctionne en mode pair-à-pair pour générer une monnaie virtuelle : la vérification n’est plus assurée par une autorité extérieure (comme les gouvernements ou les banques), mais par les utilisateurs qui agissent en tant que tiers de confiance. Tous les utilisateurs de bitcoins peuvent, à tout moment, vérifier le nombre de pièces qu’ils possèdent grâce au système de hachage du logiciel. Ces mêmes pièces peuvent être achetées ou vendues contre de la monnaie du monde réel (USD, euros, etc.)
Une méthode pour avoir une bonne chose à faible coût
Paradoxalement, les entreprises du secteur de la santé produisent chaque jour des téraoctets de données, ce qui entraîne d’énormes frais de gestion tout en déconnectant les parties prenantes (citoyens). Nombreuses sont aujourd’hui les entreprises santé qui sont côtées en bourse.
Une « ligne de vie » pour chaque individu sur la blockchain santé est-elle la meilleure réponse à cette énigme ? Les utilisateurs de la blockchain doivent avoir confiance les uns dans les autres. La relation médicale est basée sur la confiance : accès aux soins, consentement, partage des données, suivi des traitements.
Cette technologie est conçue pour répondre aux problèmes actuels du secteur de la santé : sécurité des données, flexibilité et confidentialité. Elle va révolutionner la manière dont les patients interagissent avec les prestataires de soins de santé. Comme la blockchain ne stocke pas d’informations mais vérifie l’identité des utilisateurs, ceux-ci donneront leur clé de sécurité pour accéder à leur dossier médical à l’hôpital. Les prestataires auront leurs propres hashs et ainsi de suite.
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La blockchain est de plus en plus réputée aujourd’hui
Si la blockchain a donné naissance à quelques start-up aujourd’hui couramment utilisées (comme Skype et Spotify), elle doit apporter une valeur ajoutée sans générer de risque, notamment dans le domaine de la santé.
La blockchain, en revanche, est avant tout une technologie vulnérable à diverses agressions au niveau des nœuds qu’elle utilise : les données de santé peuvent être altérées et donc l’efficacité du traitement, voire la vie du patient, peuvent être mises en péril.
Elle présente également de nombreux défauts. Selon le professeur Jean-Claude Delahaye de l’Université de Lille : « N’importe qui peut produire une blockchain bidon avec plus de pages » (Bitcoin et contenu informatique).
L’Estonie a réussi à utiliser la technologie blockchain pour un million de dossiers médicaux. Ces cartes d’identité, dotées chacune d’une puce électronique reliée à une blockchain, donnent accès à plus d’un millier d’e-services gouvernementaux – y compris les impôts et le suffrage. Et si jamais il y a une tentative de violation de la sécurité, la puce fournit des alertes de gestion en temps réel.
Quel aspect pour la blockchain ?
Voici une liste de préoccupations juridiques fondamentales : les moyens de protection (droits de propriété intellectuelle), les responsabilités (civiles et pénales), l’assurance des risques juridiques et les questions contractuelles (négociation, rédaction, audit).
Depuis le différend entre Apple et le FBI, les citoyens s’inquiètent davantage des politiques de leur gouvernement en matière de confidentialité des données. 57 % des Allemands, des Britanniques et des Américains estiment que les GAFA ne sont pas habilités à accéder à leurs informations personnelles.
L’adoption d’un tel système doit faire face aux menaces que représentent les mineurs de blockchain étatiques, corporatifs ou coopératifs qui tentent d’acquérir et d’exploiter des données personnelles.
L’inflexibilité de la blockchain entre en contradiction avec un droit numérique fondamental : le droit à l’oubli. Selon un projet de réglementation européenne, chaque individu a le droit de demander la suppression complète des données le concernant. Or, cela est impossible dans une architecture décentralisée telle que la blockchain ! Le danger du big data dans les soins de santé n’est-il pas accru par la blockchain ? Parce que les données ne sont pas vraies en soi, il faudra améliorer l’expertise des praticiens de santé pour lutter contre ceux qui, au sein des assurances et des institutions de prévoyance, pourraient être tentés de faire une évaluation subjective de ces données pour choisir leurs clients.